Deux bourgeois de Rijsel discutent sur un banc du parc public Vandeputte:
- Dîtes-moi, cher Carrel, ne pensez-vous pas que nous devrions raisonnablement avoir peur de la Russlavie?
- Voyons, mon pauvre Marck, vous n'y pensez pas??? Sérieusement
- Mais l'on dit que l'Empire a retrouvé de sa superbe et se prépare à nous envahir...
- Ne dîtes donc pas de si grosses âneries, je vais finir par croire que vous avez du sang verlorin qui vous coule dans les veines... La dernière fois que j'ai eu l'occasion de me rendre en Russlavie pour affaire, je vous prie de croire que le spectacle qu'il ma éyté donné de voir n'était pas bien glorieux...
- Dîtes m'en plus, Carrel!
- Et bien figurez-vous que je n'ai vu à-bas que misère et crasse - et ce dès le débarcadère ou je fus assailli de gueux venant demander l'aumône... Il y a tellement d'indigents en Russlavie, c'en est affreux... J'ai d'ailleurs ramené quelque vermine de là-bas...
- Ah, vous avez adopté un enfant, trouvé une maîtresse?
- Non pas! Je ne me serai pour rien aventuré dans leurs lupanars réputés pour les meurtres glauques... Non, je suis juste revenu avec des poux... Mais ce n'est pas le pire, si vous saviez tout ce que j'ai pu y voir d'atroce... Tous ces saoûlards éborgnés, culs-de-jatte, manchots... Les guerres ont fait des ravages et peu d'hommes sont encore vaillants là-bas, croyez-moi...
Les deux hommes se lèvent et continuent leur promenade digestive. Carrel continue de faire le portrait des russlaves à son ami Marck...